LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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perpendiculaire à une ligne, d'un point
peis hors de cette ligne.
Il se prend aussi pour, Déprimer,
humilier, ravaler. Dieu abaisse les suparbes.
Rome abaissa l'orgueil deCarthage.
S'abaisser
S'abaisser, avec le pronom personnel,
lorsqu'il est joint à la particule
>, signifie, S'avilir, se dégrader.
S'abaisser à des choses indignes de
soi. Lorsqu'il est joint à la préposition
Devant, il signifie, S'humilier. S'abaisser
devant la Majesté de l'Êtresupréme.
Abaissé, ée
Abaissé, ée. participe. Il se dit en
termes de Blason, de toutes les pièces
placées dans l'écu au--dessous de leur
situation ordinaire, et particulièrement
du vol des oiseaux, lorsque l'extrémité
de leurs ailes est inclinée vers
la pointe de l'écu. Vol abaissé.
ABAISSEUR
ABAISSEUR. adject. Terme d'Anatomie.
Nom qui se donne à différens
muscles, dont la fonction est d'abaisser
les parties auxquelles ils sont attachés.
Muscle abaisseur. Il se prend
aussi substantivement. L'Abaisseur de
l'oeil.
ABANDON
ABANDON. s. m. État où est une
personne, une chose abandonnée. Il
est dans un abandon général. Il est dans
l'abandon de Dieu, dans l'abandon de
tous ses amis.
Abandox
Abandox, se dit 'aussi en parlant
Des discours, des ouvrages, des manières,
etc. d'Une sorte d'abondance
facile, de négligence aimable, qui exclut
toute recherche, tout effort, toute
affectation. Il y a dans cette partie de
son discours un heureux abandon. Elle a
dans ses manières un abandon séduisant.
Il se dit aussi pour Résignation, Un
parfait abandon à la volonté de Dieu;
et aussi pour L'oubli de soi--même, Se
laisser aller à l'abandon; un aimable
abandon; et généralement pour, Renoacemeat,
oubli. L'abandon de tous
solar.> Cet abandon de vous--même nous
disole>.
An Palais, Abandon se dit pour Délaissement.
Il a fait l'abandon de sa
Terre.
À l'aeandon
À l'aeandon, manière de parler
adverbiale. Aller à l'abandon. Laisser à
l'abandon. Tout est à l'abandon.
ABANDONNEMENT
ABANDONNEMENT. s. m. Délaissement
entier. Il se dit également et
De la personne qui abandonne, et de
la chose abandonnée. Il est à plaindre
dans l'abandonnement où il est de tous
ses parens et de tous ses amis. Il a fait un
abandonnement général de tous ses biens.
Asandonnement
Asandonnement, mis sans régime,
signifie, Déréglement excessif
dans la conduite, dans les moeurs;
Prostitution. Abandonnement infâme.
Vivre dans l'abandonnement, dans le dernier
abandonnement.
ABANDONNER
ABANDONNER. v. a. Quitter, délaisser
entièrement. Les gens de guerre
l'ont contraint d'abandonner sa maison. Il
a abandonné le pays. Abandonner sa femme
et ses ensans. Dieu n'abandonne pas
les siens. Vous m'avez abandonné dans le
besoin, au besoin. Abandonner la poursuite
d'une affaire. Abandonner une cause.
On dit qu'Un père a abandonné son
fils, qu'il l'a entièrement abandonné,
pour dire, qu'Il ne prend plus aucun
soin de lui, qu'il ne s'en met plus en
peine.
On dit, Abandonner une succession,
abandonner ses prétentions, pour dire,
Y renoncer entièrement.
On dit que Les Médecins ont abandonné
un malade, pour dire, qu'Ils ont
cessé de le voir, ou qu'ils ne lui ordonnent
plus rien, parce qu'ils désespèrent
de sa guérison.
Abandonner
Abandonner, signifie aussi, Laisser
en proie, exposer, livrer; et il est
toujours suivi de la préposition à.
Abandonner une ville au pillage, l'abandonner
à la fureur des soldats. Abandonner
un vaisseau à l'orage, au vent.
Abandonner à la merci de, etc. à la disposition
de, etc. Abandonner quelqu'un
à son caractère, à ses penchans, à son
mauvais sort.
On dit, Abandonner son cheval, pour
dire, Le laisser aller comme il veut.
On dit, Abandonner un Ecclésiastique
au bras séculier, pour dire, Lerenvoyer
au Juge laïque, afin qu'il le punisse
selon les lois; et proverbialement et
figurément, en parlant De quelque
chose à boire ou à manger, qu'on
veut bien laisser aux domestiques, on
dit, qu'Il faut l'abandonner au bras
séculier.
On dit dans le langage de l'Écriture,
que Dieu abandonne souvent les méchans
à leur sens réprouvé, pour dire, qu'Il
les laisse s'endurcir dans leur péché.
On dit aussi, Abandonner une chose,
une personne à quelqu'un, pour dire,
Lui permettre d'en faire, d'en dire ce
qu'il lui plaira, lui en laisser l'entière
disposition. Abandonner tous ses biens à
ses créanciers. Vous vous plaignez de cet
homme, je vous l'abandonne. On dit
aussi, qu'Un père a abandonné son fils,
le soin de son fils à la conduite de quelqu'un, pour dire, qu'Il en a chargé
quelqu'un sur qui il s'en repose.
On emploie aussi ce verbe sans régime
indirect. Son père l'abandonne,
pour dire, qu'Il ne--veut plus prendre
soin de lui. Dieu l'a abandonné. Mon
courage m'abandonne.
S'abandonner
S'abandonner. v. réfl. Se laisser
aller, se livrer à quelque chose, à
quelqu'un, sans aucune retenue, sans
aucune réserve. S'abandonner à la débauche,
au vice. S'abandonner à ses passions.
S'abandonner aux femmes. S'abandonner
à la douleur, à la tristesse, aux
pleurs. S'abandonner à la joie. Je m'abandonne
à vous.
On dit, S'abandonner à la Providence,
pour, Se remettre entièrement entre
les mains de la Providence; et, S'abandonner
à la fortune, pour, Laisser
aller les choses au hasard.
Et d'une femme qui se prostitue, on
dit, que C'est une femme qui s'abandonne
à tout le monde. En ce sens, il se dit
aussi absolument. Les mauvais exemples
d'une mère portent quelquefois une fille à
s'abandonner.
Abandonné, ée
Abandonné, ée. participe. On dit
C'est un enfant abandonné, pour désigner
Un enfant qui se trouve sans secours,
loin de ses parens.
Il est aussi substantif, et alors il se
dit d'Un homme perdu de libertinage
et de débauche, et d'Une femme qui
se prostitue. C'est un abandonné, c'est
une abandonnée. Il est plus en usage en
parlant des femmes.
ABAQUE
ABAQUE. s. m. Terme d'Architecture.
Voyez Tailloir.
ABASOURDIR
ABASOURDIR. v. actif. Étourdir,
consterner, accabler. Il a été abasourdi
du coup. Cette nouvelle l'a abasourdi. Il
est du style familier.
Abasourdi, ie
Abasourdi, ie. participe.
ABATAGE
ABATAGE, s. mas. signifie entre
Marchands de bois, la peine et les
frais pour abattre les bois qui sont sur
pied. C'est à l'acheteur de payer l'abatage.
ABÂTARDIR
ABÂTARDIR. v. a. Faire déchoir
une chose de son état naturel, la faire
dégénérer, l'altérer. Il ne se dit qu'au
figuré. La longue servitude abâtardit le
courage.
S'abâtardir
S'abâtardir. verbe réfl. Les jeunes
gens s'abâtardissent dans l'oisiveté, dans
les délices. Ce plant de vigne s'estabâtardi.
Abâtardi, ie
Abâtardi, ie. participe. Le coeur
abâtardi. Le courage abâtardi.
ABÂTARDISSEMENT
ABÂTARDISSEMENT. s. m. Altération
d'une chose, déchet, diminution.
L'abâtardissement du courage. L'abâtardissement
du plant fait que le vin
devient mauvais.
ABAT--JOUR
ABAT--JOUR. s. mas. Sorte de fenêtre
dont l'appui est en talus, afin
que le jour qui vient d'en haut, se communique
plus facilement dans le lieu
où elle est pratiquée. Les Marchands
ont des abat--jours dans leurs magasins
pour faire paroître leurs marchandises
plus belles. Ordinairement les fenêtres
des Églises sont taillées en abat--jour.
ABATIS
ABATIS. s. m. Quantité de choses
abattues, telles que bois, arbrés,
pierres, maisons. Les ennemis embarrassèrent
les chemins par de grands abatis
d'arbres. Cette rue est bouchée par un abatis
de maisons.
On dit aussi, Faire un abatis, un
grand abatis de gibier, pour dire, En
tuer beaucoup.
On appelle aussi Abatis, les pieds,
la tête, le cou, les ailerons, etc. des
volailles. Des abatis de dindon, etc.
Abatis
Abatis. Lieu où les bouchers tuent
le bétail.
ABATTEMENT
ABATTEMENT. subst. masc. Affoiblissement,
diminution de forces ou
de courage. Ce malade est bien mal, je
le trouve dans un grand abattement. Cette
mauvaise nouvelle l'a mis dans un étrange
abattement.
ABATTEUR
ABATTEUR. s. m. Qui abat. Il ne
se dit guère absolument. Ce bûcheron
est un grand abatteur de bois. En parlant
d'Un homme fort adroit au jeu de
quilles, on dit, C'est un grand abatteur
de quilles. Il se dit au figuré en parlant
d'Un homme qui a fait de grandes
choses en quelque genre que ce soit:
mais plus ordinairement et par ironie,
on le dit d'Un homme qui se vante d'avoir
fait ce qu'il n'a pas fait. Il est familier.
ABATTRE
ABATTRE. v. a. (Il se conjugue
comme Battre.) Mettre à bas, renverser
par terre, faire tomber. Abattre des
maisons, des murailles. Abattre des arbres.
Abattre par le pied. Les grands
vents abattirent bien des chênes dans la
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